Faîtes pousser des fleurs comestibles sur votre balcon !

Depuis deux étés, ma blonde et moi envahissons notre balcon de fleurs comestibles. N'ayant pas de jardin, c'est la façon idéale pour mettre de la verdure dans notre appartement !

Les fleurs comestibles poussent facilement, ne demandent pas trop d'entretien et, en plus de colorer vos plats, donnent un petit goût bien sympathique !

Voici ce que nous avons testé :

- violette : belle fleur !

- pensée : pousse en abondance !

- calendula : nous faisons sécher les pétales pour colorer nos plats de riz (un peu comme le safran). Je sais qu'il est aussi possible de couper toute la fleur, de la faire sécher et d'en faire des infusions. On peut aussi en faire de l'huile.

- capucine : sans conteste la fleur comestible qui a le plus de goût (un peu piquant). Très beau dans une salade de germinations !

Nous avons déjà reçu d'autres fleurs comestibles dans nos paniers bios, comme l'hémérocalle (magnifique, grande et majestueuse).

Le magazine québécois Bio-bulle a fait un dossier sur les fleurs comestibles (numéro 59, juin 2005, pages 10 à 18). Dès que j'aurai un peu de temps, je vais en faire un résumé ici.

Pour les fleurs comestibles, le site du Jardin Botanique de Montréal offre une série de renseignements, dans les nombreuses pages du Carnet Horticole et Botanique.

Je suggère celle-ci d'abord, de forme semblable au message d'Arthur:
http://www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/info_verte/feuillet_fleurs_comes/tableau.htm

Hier une amie m'a parlé que les pensées (quelle partie de la fleur, à quel moment, toutes les pensées... je ne sais trop) contiennent autant de vitamine C que quatre oranges. Comme ça m'intrigue, je viens de faire une courte recherche qui m'a permis de trouver d'abord le site du Carnet Horticole:
On dit à cette page que les capucines sont riches en vitamine C

J'ai ensuite trouvé que l'églantier. selon : http://plantes.sauvages.free.fr/pages_medecine/index.html
produit des fruits très riches en vitamine C (cinq fois plus que le citron 1) et en sels minéraux

Sur: http://www.passerelleco.info/article.php3?id_article=23
le cynorrhodon, on dit qu'il " détient le record de la richesse en vitamine C " Ça pousse ici ? (Si quelqu'un s'y connaît... on aura plus d'alternatives aux fameuses oranges auxquelles on pense depuis notre enfance comme "source essentielle" de cette vitamine!)

La grande consoude elle, contiendrait de la B12, toujours selon: http://plantes.sauvages.free.fr/pages_medecine/index.html
"fait rare puisqu’on croyait encore récemment ne pouvoir la trouver que chez les animaux" !

Le pissenlit ? (selon le même site)
Il est "riche en provitamine A (14 000 UI/100g) et en calcium (76 mg/100g)" et "contient également du fer, du potassium, du sodium et de la silice. Il serait impossible de dresser une liste des propriétés thérapeutiques attribuées au pissenlit, tant elles sont nombreuses."

Autres références sur les fleurs à manger... (15 livres, un vidéo, des articles, etc.)
http://www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/info_verte/feuillet_fleurs_comes/bibliographie.htm

J'en reviens pas !

Le cynorrhodon est le fruit de l'églantier qui est si riche en vitamine C! Il pousse très bien au Québec où on le retrouve en campagne, et même en ville et en banlieue dans les plates-bandes. Il se consomme en infusion... Les fruits séchés sont pulvérisés dans un moulin à café et infusés environ 15 minutes (une cuillère à thé par tasse) (servir avec du miel si désiré) pour donner une tisane délicieuse très riche en vitamine C. On cueille le fruit au mois de novembre ou décembre. À ce moment, il est déjà sec (dans l'arbustre) et il ne reste qu'à le mettre dans un pot à l'abri de l'humidité. (Source: Danièle Starenkyj, Le bonheur du végétarisme).

C'est simple comme bonjour! Si vous voulez y goûter mais que vous ne trouvez pas d'églantier dans les environs, vous pouvez notamment vous en procurer à la Bottine aux herbes (sur St-Denis) ou autre herboristerie afin de savourer cette délicieuse tisane vitaminée durant l'hiver. Bonne dégustation!

J'envisage maintenant, avec ta réponse, un hiver sans oranges ou autres agrumes. J'ai des baies congelées et quelques pommes au frais... mais pas jusqu'au printemps. Donc c'est l'info que j'espérais trouver : des fleurs j'en ai pas planté et l'hiver arrive... et il y a un mois j'en savais rien ! Pour cette année j'en achèterai et l'été j'apprendrai à les reconnaître...
Sais-tu également si ça pousse à l'intérieur et dans quelles conditions ? Bien que je préfère les trouver dans leur environnement naturel, où ils participent à une communauté...

Si tu veux voir à quoi ressemble l'églantier, et avoir quelques infos, tu peux aller sur cette page où j'ai trouvé des photos...

http://pageperso.aol.fr/__121b_xMp9JJNBoxt0imXcmPhgTLiRsqwOYDMa

Je ne pense pas que c'est quelque chose qui pousse à l'intérieur ni dans des boîtes à fleur, c'est plutôt un arbustre. On appelle aussi l'églantier «rosier sauvage» et tu connais peut-être des personnes qui en ont dans leur aménagement paysager... Mon père et les parents d'une amie habitent en banlieue et j'en ai vu sur leur terrain. Quand j'irai chez mon père à Noël, je vais en profiter pour cueillir les fruits séchés sur le sien. J'en ai aussi vu sur le bord de la piste cyclable dans le vieux port, cet été. En fait, il y en a un peu partout, et il s'agit, comme tu dis, d'apprendre à les reconnaître lorsqu'ils sont en fleurs, et de revenir au mois de novembre ou décembre pour cueillir le fruit, qui sera rendu à maturité.

Ah, les églantiers !

Lors d'un récent voyage à Trois-Pistoles avec ma blonde, nous avons découvert sur le bord de la mer une petite forêt d'églantiers dont les fruits étaient immenses (plus gros que des tomates cerises), charnus et d'un rouge pétant de santé. J'avais entendu parler que les fruits de cet arbuste sauvage étaient comestibles. Nous avons essayé. Expérience étonnante. Ces fruits ont une texture pâteuse et une saveur neutre vaguement acidulée. C'était une expérience gustative intéressante, mais c'était compliqué à manger : la partie comestible n'est qu'une mince peau recouvrant un tas de petits pépins qui collent à la chair. Ça demande beaucoup de travail à cueillir et manger. Je suis donc heureux d'apprendre qu'il existe des modes de consommation du cynorhodon plus efficaces !

L'églantier, je crois bien, est l'ancêtre sauvage du rosier. Le rosier aussi est comestible. Les Libanais, en autres, utilisent l'essence de fleur de rosier dans leurs délicieuses pâtisseries. Et Apicius, l'excentrique gastronome romain, utilisait les pétales de rose pour donner une touche parfumée et une note d'opulence à sa recette de cailles farcie !

Au sujet des desserts:

Est-ce que quelqu'un connait comment extraire l'eau de fleur de rose et celle de fleur d'oranger?

Il est possible de faire pousser des roses ici (j'espère que je n'apprends rien à personne) et des orangers (à l'intérieur, du moins et ils ne donnent pas de fruit sucrés à manger). Les orangers élevés au Québec peuvent-ils produire de l'eau de fleur d'oranger?

L'évocation de ces délicieuses pâtisseries libainaises me fait penser aux crêpes parfumées à l'eau de fleur d'oranger (ça fonctionne aussi avec l'eau de fleur de rose, mais la saveur est moins suave).

Je n'avais pas considéré jusqu'ici l'intérêt de faire pousser un arbre fruitier à l'intérieur. J'ai déjà fait pousser un avocatier chez moi dans l'espoir naïf de produire des avocats, mais j'ai compris que les arbres fruitiers ont besoin d'être en contact avec leurs congénères dans un milieu ouvert pour produire des fruits. Je n'avais pas pensé à entretenir un arbre fruitier pour ses fleurs ! J'en apprend vraiment à tous les jours.

Maintenant, pour répondre à la question du Cardinal El Véger : je ne connais aucune technique d'extraction des huiles essentielles. Par contre, si je me laisse inspirer par Apicius le célèbre gastronome romain, j'aurais tendance à utiliser des pétales entiers ou broyés pour donner un parfum floral à mes recettes. La saveur doit être sensiblement la même qu'en utilisant les essences vendues sur le marché, mais on retrouve en prime la couleur et la texture délicates des pétales dans notre assiette. De plus, c'est moins cher, plus frais et facile à faire.

L'eau de rose est-elle une huile essentielle? Probablement pas, sinon on l'appellerait huile et non eau...

As-tu essayé de mettre des pétales de rose dans un extracteur à jus? Qui sait!

Autre idée: faire macérer les pétales dans un "solvant": eau, alcool comestible (éthanol: utiliser du fort (vodka, etc.) à goût "neutre" ou compatible, ou de l'éthanol 95%), vinaigre ou une huile à goût neutre. Tu obtiendras une solution d'extrait et tu peux l'utiliser en cuisine (c'est ainsi qu'ils font l'extrait de vanille dans de l'alcool, vendu en épicerie, par exemple).

J'ai des amis qui se font de l'extrait de framboise avec du vinaigre: ils font macérer plein de framboises dans du vinaigre, mais je ne sais pas les détails. J'imagine que c'est au frigo ou à température de la pièce, et que c'est pour plusieurs heures ou quelques jours. Ils y ajoutent du sucre et, quand on met une cuiller de ce mélange dans un verre d'eau, on a une belle couleur rose, un goût et un parfum de framboise et on ne goûte pas le vinaigre et très peu le sucre. On peut aussi aromatiser des aliments avec. Ils le gardent plusieurs mois au frigo. Je trouve que certaines roses sentent les framboises, donc peut-être que ça fonctionnerait aussi avec des pétales de rose.

Oscar, voici une technique d'extraction pour les huiles essentielles résistantes à la chaleur (je doute que la rose en soit une): l'entraînement à la vapeur d'eau. Je l'ai déjà fait en laboratoire pour l'huile essentielle de clou de girofle. C'est très simple, mais ça nécessite de l'équipement pas vraiment disponible en cuisine. J'explique quand même le principe; si quelqu'un peut patenter un système de distillation, ça devrait fonctionner.

Les huiles essentielles, comme les autres huiles, ne sont pas solubles dans l'eau. Par contre, leur vapeur est miscible (mélangeable) avec la vapeur d'eau. Il s'agit donc de faire bouillir le substrat (l'aliment dont on veut extraire l'huile), en morceaux le plus petits possible ou en poudre pour accélérer l'extraction, dans un système pour distillation.



J'ai mis une petite image d'un tel système fait avec du matériel de labo. L'eau (idéalement distillée) et le substrat bouillent dans le ballon à gauche. Le ballon est fermé hermétiquement par un tube coudé qui le relie à un tube de réfrigération (presque horizontal) pour récupérer la vapeur. Alors, la vapeur d'eau et la vapeur d'huile essentielle se condensent en liquide qui s'écoule dans le tube de réfrigération vers un récipient placé à la sortie du tube réfrigérant, ici un erlenmeyer (récipient conique). Le bout du réfrigérant donne dans l'erlenmeyer, mais ils ne sont pas scellés ensemble, sinon la chaleur à l'autre bout créerait de la pression et ça risquerait d'exploser. De toute façon, on ne perd pas de vapeur rendu là car elle est déjà condensée. Le réfrigérant est en fait un tube à l'intérieur duquel condense la vapeur, entouré d'un autre tube où on fait circuler de l'eau froide à contre-sens (de droite à gauche dans l'image ci-dessus) pour refroidir la vapeur. Il faut rajouter de l'eau dans le ballon à mesure que ça bout pour que ça ne soit jamais à sec.

La durée varie selon les quantités et le substrat. On obtient de l'eau froide avec quelques gouttes d'huile essentielle qui flottent à la surface (les huiles essentielles sont généralement contenues en très petites quantités dans les plantes). Pour récupérer l'huile, utiliser un compte-goutte fin. En labo, elle est récupérée par extraction liquide-liquide avec un solvant qui ne se mélange pas avec l'eau et qui est ensuite évaporé, mais ça serait vraiment difficile à réaliser à la maison pour que l'huile reste comestible. Avec le compte-goutte, il restera probablement un peu d'eau dans l'huile, ce qui peut affecter sa durée de conservation.

Allo : - )

À propos des fleurs comestibles, de petites fermettes comme «Au coeur des saisons» en Estrie, ou «Fleurs et Délices» à Terrebonne proposent souvent l'été des visites de leurs jardins/dégustations.

Personnellement, j'ai le livre «Fleurs comestibles», de Mélinda Wilson, qui est bien je trouve! (De base, mais très intéressant! Demandez-le à la bibliothèque de votre ville!)

Puis voilà, j'ai une question: auriez-vous une idée du moment le plus propice pour séparer les bulbes de tulipe? (Qui sont des fleurs comestibles aussi ^^) (Surtout compte tenu de leur cycle végétatif, car je veux les déranger le moins possible, et je sais qu'à l'automne, il faut se rappeler où on les a mies parce que leur feuillage a complètement disparu!) Alors quelqu'un peut-il m'éclairer là-dessus?

Merci beaucoup : - )