Manger au resto : sain, local et abordable ?

Il y a quelques semaines, je suis aller manger au Santropol. Les portions étaient immenses ! Vous devinez que je n'ai pas réussi à tout manger. Comme je déteste le gaspillage, j'ai demandé un contenant pour emporter mes restants de table. Ces restants de table ont mal enduré le voyage et j'ai été contraint de les jeter.

Vous trouvez que cette histoire est banale ? Voilà, en effet, le problème, je crois. Nous autres, citadins et banlieusards, mangeons souvent dans des restos, parce que c'est pratique. Mais est-ce vraiment une façon saine, locale et abordable de se nourrir ?

SAINE ? Je vous avoue tout de suite que j'ai plus confiance en la qualité et la salubrité d'un repas préparé à la maison par moi selon mes goûts et besoins qu'en un repas préparé par un pur inconnu motivé par l'argent dans une cuisine à laquelle je n'ai pas accès... De plus, je trouve que la restauration favorise certaines habitudes malsaines : la paresse culinaire, le gaspillage de nourriture ou les excès de table, le gaspillage de contenants pour faire livrer un repas ou pour emporter nos restants.

LOCALE ? J'ai questionné les employés dans mes restos québécois favoris pour savoir dans quelle mesure ils s'approvisionnaient d'aliments produits localement. Même dans les restos les plus politisés, on m'a répondu que la clientèle réclamait un menu prévisible, et qu'il ne fallait pas compromettre la satisfaction du client en essayant d'adapter les menus aux fluctuations saisonnières (et autres insuffisances) de la production agricole locale.

ABORDABLE ? Manger au resto coûte beaucoup plus cher que de manger des repas préparés à la maison, à cause de la valeur ajoutée aux aliments dans les restaurants. Ça, plus le pourboire, et on vient de se payer rien de moins que du luxe.

Je ne vais personnellement pas m'interdire de manger dans les restos... parce que j'aime ça ! Je crois qu'un peu de luxe est nécessaire pour vivre notre simplicité volontaire de façon équilibrée. Je vais cependant réserver les restos pour les occasions spéciales. Et pour me dépanner quand la faim me prend dans la rue, je vais essayer de mieux m'organiser.

Nous sommes des êtres humains, de simples mortels!

Il est de notoriété publique qu'il est extrêmement tentant d'aller au restaurant et nous sommes, il est vrai, portés à consommer la nourriture, puisqu'elle fait parti intégrante de notre vie.

Il existe cependant certains moyens de s'y retrouver.

À sain, je réponds qu'il est extrêmement improbable que la nourriture que nous allons mangé au restaurant soit impropre à la consommation humaine. Les inspections sont fréquentes pour les fautifs et les mesures assez draconiennes (croyez-moi, les normes d'hygiène alimentaire sont bien au-dessus de ce qu'on peut imaginer pour la salubrité, pour avoir lu les documents du MAPAQ et avoir eu une professionnelle qui nous a montrés les règles à suivre).

Pour la nourriture locale, oui, je suis d'accord avec ce qu'Oscar a écrit. C'est effectivement ce que le client désire, le menu prévisible, MAIS, et c'est là que c'est intéressant, les restos un peu plus huppés ont des menus changeant (comme par exemple, la bête humaine, le grain de sel et l'armoricain). Vous pouvez aussi aller dans les instituts d'hôtellerie (leurs menus sont en fonction des études, je ne dis pas que c'est local pour autant, mais il me semble que c'est pas si mal d'habitude).

Abordable? Définitivement plus cher que d'aller souper chez soi pour le rapport qualité/quantité/prix. Mais je crois qu'on peut ne pas trop s'en faire avec ça, car, pour la plupart d'entre nous, aller au restaurant est occasionnel. Par ailleurs, certains restos sont abordables, font des efforts pour être locaux, bio et écolos autant que possible (L'Utopik, Touski et le Café-Inné de Bois-de-Boulogne).

Manger, c'est découvrir!

Le Cardinal El Véger a dit :



Je crois que nous ne devrions jamais oublier cette vérité fondamentale. Questionner nos habitudes alimentaires guérir la Terre, c'est important, mais en faire une obsession, ou se culpabiliser lorsqu'on commet le moindre écart de conduite, voilà qui me semble malsain et donc contraire à notre démarche d'assainissement de notre mode de vie. L'écologisme le plus efficace est à mon avis celui que l'on fait dans le plaisir.

Ceci dit, malgré ma critique des restaurants, je continue à les fréquenter avec modération parce que c'est un des plaisirs de vivre dans une ville de culture comme Montréal. Tout est une question d'équilibre, je crois.