La cueillette sauvage aussi peut être anti-écologique

En jasant d'alimentation écologique l'autre jour, un ami a lancé l'idée que les gens devraient se mettre à la cueillette sauvage pour développer un lien plus riche avec la terre et pour apprendre à mieux connaître l'écosystème qui nous entoure. Je suis parfaitement d'accord avec cette proposition.

Cependant, je ne crois pas que la cueillette doive prendre une trop grande place dans notre alimentation. Nous sommes simplement trop nombreuses et nombreux. Avant la colonisation par les Français, plusieurs peuples du Québec étaient nomades et vivaient en grande partie de la cueillette. Mais la population à cette époque ne devait pas dépasser quelques dizaines de milliers d'individus. Nous sommes aujourd'hui plus de 7 millions à occuper le territoire. Les écosystèmes naturels seraient incapables de nourrir tous ces gens sans rapidement s'épuiser. Si une bonne proportion de la population du Québec se mettait demain à la cueillette sauvage, ce serait l'extinction de plusieurs espèces végétales !

Nous avons absolument besoin de l'agriculture. Pour survivre, nous avons besoin de ces écosystèmes simplifiés et performants qui produisent un nombre restreint d'espèces destinées à n'en nourrir qu'une seule, la nôtre : les terres agricoles. Nous devons donc prioriser l'agriculture biologique.

La cueillette devrait être réservée aux régions à faible densité de population, ou à des pélérinages éducatifs en milieu sauvage. L'idéal du retour à un mode de vie semblable à celui des Amérindiens, c'est de l'écologisme romantique !